T'en vas pas maintenant

Je pourrais très bien ne pas travailler au bar. J’avais eu assez de titre à succès pour en vivre correctement mais j’aimais mon job de barmaid. J’aimais monter sur scène au King’s. J’aimais croiser des clients, discuter avec eux quand l’occasion se présentait. J’aimais avoir ce contact avec la vraie vie parce qu’il faut bien se rendre à l’évidence, j’aurais tendance à rester enfermée des heures et des heures à composer sinon. Je pourrais toujours voir des artistes et d’autres auteurs à la maison de disque, mais ça n’était pas pareil.

« Mais j’aurais préféré passer la soirée avec toi. » c’était certains. Et comme pour mieux insister sur le fait que je ne voulais pas qu’il croit que tout se résumait à notre nuit partagée et rien d’autre, j’avais tenté d’exprimer mes sentiments et mon attachement. Même si ça n’impliquait pas les fameux trois mots que les amoureux prononcent. Je serrais sa main dans la sienne, soulagée qu’il me comprenne même si je m’étais perdue dans mes mots et mes idées. Je déposais un bisous sur le dos de sa main en le bouffant des yeux. « Merci… » Je le trouvais patient et compréhensif et ça me faisait du bien. Il avait raison Greg hier, Arev était assez têtu et patient, j’avais de la chance.

« Tu fais comme tu veux, j’ai pas à t’autoriser ou non… » Je souriais doucement. « Mais évidemment que ça me ferait plaisir de te voir. » J’aurais bien dis qu’on pouvait rentrer chez l’un ou chez l’autre après mon service mais j’étais de fermeture avec Andy, je finirai vers 2h du matin. Je basculais la tête en arrière en étouffant un rire. « C’est Andy qui va être content s’il te voit débarquer… » Je souriais amusée. « Je crois qu’il a voulu nous mettre ensemble dès notre rencontre. » Ce qu’il avait pu être lourd d’ailleurs. Il avait fait une fixette sur Arev qu’il n’avait encore jamais fais sur un autre type. Son instinct était toujours aussi fort.

« Je vais pas trop traîner après le petit-déjeuner… J’ai pas mal de choses à faire avant mon service, de coup de fils à donner… Mais si tu passes ce soir, alors ça sera ma motivation. » Je lui volais un baiser. « Bon allez ! Je fini de faire les pancakes, il reste de la pâte ! » Et avec un sourire gourmand, je retournais me mettre aux fournaux. Quelques minutes plus tard, je pouvais enfin m’installer à côté d’Arev pour grignoter avec lui tranquillement.